Madrid, la fière espagnole

Madrid a commencé d’une drôle de manière. Pour ainsi dire d’une manière qui m’est familière: dans l’euphorie d’un départ maintenant imminent. Et puis j’ai reçu une mauvaise nouvelle en route vers l’aéroport. Une nouvelle qui affecte au point que toute excitation s’est envolée pour laisser place à la peine. Vous savez, une de celle qui ne cède pas un pouce à la joie qui vous animait la seconde d’avant. Et qui rend les couleurs de cette nuit plus foncées encore, interminable.. Le cerveau n’apprécie pas la dichotomie, une émotion qui dit oui, l’autre qui dit non, il est heureux ou malheureux, et moi à cet instant là je ne sais pas. C’est ainsi que Madrid m’accueille. Avec 1/2 heure de retard de la compagnie aérienne, du mascara noir sur les joues, et la gentillesse des gens que je croise, et qui me consolent sans le savoir, sentant peut être que ce soir c’est moi qui suis border line.

Heureusement, et même si dans le cas présent ça ne change rien, le jour d’après est nouveau, et le ciel bleu  invite à une découverte de la ville.

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Pour la première fois dans mes voyages nous optons pour une visite guidée. On ne veut pas perdre une miette de la ville. freewalkingtours et plus précisément Beatriz, notre guide, sera notre petite étoile sur la capitale de la constellation de l’Ours. Sa fraicheur, sa passion pour Madrid est communicative, je suis concentrée sur l’empreinte laissée par les Arabes, la dominance des Habsbourg, l’influence française, la royauté des Bourbons et bien sûr le fléau de la dictature de Franco.

Je ne suis pas une « mordue » d’histoire et je dois pourtant admettre que cet apport me permet de mieux comprendre la culture actuelle de cette ville et de ce pays. Et dire que Franco et sa dictature sont morts il y à seulement 42 ans, en 1975! On peut s’imaginer l’impact et la soif de liberté qui anime d’un coup tout un pays. Avec tous les excès que cela implique. C’est comme si vous lâchiez un ressort trop longtemps serré. S’en est suivit, dans la période post franquiste, ce mouvement qui rappelle un peu celui de nos années 68: la movida, dont une des figures qui m’est la plus familière est celle du cinéaste Almodovar (pas très original mais valeur sûre).

D’autre part, connaitre un peu l’histoire de Madrid m’a permis de mieux apprécier la diversité architecturale de la ville, soumise à l’influence de différents courants, comme celle des Habsburg avec une empreinte très autrichienne (quartier de la Latina), celle des Bourbons (France, Italie) dans mon quartier de coeur: la Malasaña; ou encore celle laissé par le roi maçon, Charles III ( Gran Via) qui illustre le mieux la grandeur souhaitée par cette dynastie, pour la ville.

Ici, la Plaza Mayor, très autrichienne.

A Madrid, dire que la rue est un bien public n’est pas un vain mot. Les loyers sont chers, certes, mais cela ne suffit pas à justifier la présence de toute la capitale dans la rue. C’en est presque flippant le weekend. En vérité les espagnols aiment le contact, le partage, et ont pour habitude de s’inviter au bar ou au resto du coin plutôt que chez eux. Traditionnellement chacun paye sa tournée en bougeant de bar en bar. Je suis arrivée ici un mercredi et je n’ai pas vu un bar désemplir. D’ailleurs il y’en a presque autant que d’habitants, c’est à peine croyable. Ir de tapeo est un art de vivre. Au resto on commande des raciones, des plats que l’on partage, pas question de rester dans son coin ou bloqué sur son smartphone. L’Espagne vit, l’Espagne s’amuse de tout, l’Espagne se marcha.

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Espagne pratique: pas de décalage horaire? Vraiment?

Ici on petit- déjeune vers 10h00, on déjeune vers 14h- 15h00, on dîne vers 21h-22h00 et on ne sort pas danser avant 03h00 du matin. Autant vous dire qu’on aime la sieste de 17h00! En gros, comptez 02h00 de décalage en plus par rapport à notre rythme français.

Lorsque vous commandez une boisson au bar, restez poli mais ne vous embarrassez pas de tournures de phrases compliquées et ne vous attendez pas à ce que l’on vienne vers vous, il y’a souvent un monde fou alors un clair « una caña jefe por favor » vous évitera de patienter des heures.

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La rue est une institution mais arrivée à Madrid en plein derbie, le match tant attendu et  commenté de l’Atletico versus Real Madrid, je vous confirme que le foot en est une autre et pas des moindres. Les supporters de l’un sont d’origine plutôt modeste tandis que les autres sont considérés comme les pijos (petits-bourgeois). Si l’Atletico gagne ce soir, je vais célébrer cela à la Fontaine de Neptune, je vous laisse trouver pourquoi;).

Les quartiers de Madrid

Puerta del Sol et Gran Via sont le noyau de la ville. Ce sont des avenues très commerçantes et touristiques mais qui illustrent bien la grandeur de la capitale.

Plaza Colon et Salamanca, quartier huppé par excellence situé au Nord du Parc Retiro, un peu en retrait de la foule donc, lui conférant cet air d’exclusivité.

La Latina, Plaza Mayor et Lavapiès, en dessous de la Puerta del Sol, ces quartiers populaires condensent la richesse culturelle de la capitale est constitue son coeur historique. Il est très facile de parcourir toute cette zone à pieds.

Chueca, Malasaña, l’un est le quartier gay, branché, tendance de la ville et un haut lieu de fête, l’autre est mon « Panier » Marseillais. Malasaña est une pépite de couleur, quartier hipster, alternatif où il fait bon trainer, et qui devint, dans les années 80, le noyau de la movida madrilène. Les petites boutiques vintage où de créateurs que j’aime tant, et dont je parle dans l’article suivant, (en cours de rédaction) s’y succèdent.

Visiter Madrid

À mon retour du marché aux puces El Rastro, je me suis dit que cet article aurait dû s’intituler « Madrid intense ». Encore une fois, un monde fou! Mais c’est un immanquable, fréquenté et très apprécié de la gente local.

Note: le dimanche matin seulement.

La Gare d’Atocha, tristement connue pour l’attentat de Mars 2004 unique en son genre et l’une des plus belle d’Europe avec son jardin tropical.

Le musée de la Reine Sofia, dans la même zone, qui loge des oeuvres du XX et du XXIe siècle, comme le célèbre Guernica de Picasso.

Le Parc du Retiro, à l’origine prévu pour le divertissement du roi et de la reine, et ouvert au public fin XIXe. 118 hectares de verdure, un plaisir dans un cadre très romantique, avec son joli lac navigable sur de petites barques bleues.

La plaza Mayor, la Puerta del Sol, l’avenue Gran Via, le Palais Royal avec sa superbe vue alentours, le monastère des Descalzas Reales (monastère des déchaussées royales), la Plaza de la Villa… vous l’aurez compris, Madrid recèle de pépites architecturales et culturelles.

Se déplacer dans Madrid

A pieds

C’est l’option pour laquelle nous avons opté pour ne rien manquer du petit troquet du coin ou de la place publique où nous avions subitement envie de nous attarder (ou même attabler, empanadas  à la main).

Certes on a crapahuté! Mais honnêtement, en logeant dans le centre ville (quartier Malasaña pour nous), il était très facile de rejoindre tous nos points d’intérêts en 28 minutes de marche maximum.

A métro

Les monuments et sites touristiques étant concentrés sur une même zone, vous ne ressentirez le besoin d’emprunter le métro probablement pour venir de l’aéroport… et c’est tout. Il est ouvert tous les jours de 06h00 à 01h30 et est le second réseau le plus important d’Europe après Londres. Pour savoir comment circuler avec, l’application Metro (pour Iphone) est utile.

Note: en Metro vous arriverez de l’aéroport en 40 minutes environ, la ligne 8 (rose) vous amène à Nuevos Ministerios puis vous prenez une liaison si nécessaire pour rejoindre votre hébergement.

A vélo

Depuis 2015, Madrid a rattrapé son retard et s’est équipé du BiciMAD l’alter ego du Vélib’ parisien (avec assistance électrique s’il vous plait!). En dépit de débuts quelque peu chaotiques, le fonctionnement est optimal. Il suffit d’obtenir une carte magnétique qui vous permettra par la suite de retirer un vélo.

Deux formules sont proposées, l’une adaptée aux usagers occasionnels et l’autre, aux usagers avec abonnement annuel.

Pour les usagers occasionnels (et notamment les touristes), les diverses stations BiciMAD proposent un abonnement d’une validité comprise entre un et cinq jours, moyennant un règlement par carte bancaire  vous pourrez obtenir la carte magnétique dans l’une de ces stations. Sachez que les frais à régler sont calculés en fonction de l’abonnement choisi, et débités à l’expiration de ce dernier. Une caution de 150 euros est également retenue sur le compte bancaire pendant la durée de l’abonnement.

Astuces et bon plan budget

En étant un peu flexible sur l’organisation de son programme, il y’ a moyen de profiter d’un séjour à prix très raisonnable.

Rendez vous dans les musées que vous souhaitez visiter gratuitement sur certaines plages horaires (Musée de la Reina Sofia par exemple ici).

Vivez et consommez « local », votre portefeuille et l’économie du coin ne s’en porteront que mieux! Entrez dans un petit bar de quartier dans lequel, en général, pour chaque consommation achetée, le barman offre une tapa ou une ration, au bout de 3 ou 4 vous devriez être rassasié. DiJo en a eu pour 1€20 pour una caña et une tapa, plutôt sympa non?

Pas mal de bars font aussi venir des artistes et, moyennant un cocktail, vous pourrez assister gratuitement au concert.

Note: un petit pourboire est toujours apprécié, et, de mon point de vue, même si ça n’est pas trop dans nos moeurs, mérité. Les serveurs sont cool, et souriant, ils ont besoin de bosser ici. Nous en avons rencontré pas mal ayant quitté certains pays d’Amérique du Sud, comme le Venezuela, qui traverse une période très sombre économiquement et politiquement parlant, alors soutenons les, un petit pourboire, une appréciation généreuse sur Trip Advisor, rien de compliqué pour nous mais très utile pour eux.

Mes coups de coeur food & mets

Je vous concocte un pdf des restaurants et lieux de vie que Dijo est moi-même avons préféré au cours de ce séjour. Complétez le des vôtres! N’hésitez pas à m’en faire la demande directement dans la partie « commentaires » de l’article ou par mail.

Le marché de San Miguel est cher, ne mâchons pas les mots, mais l’ambiance est formidable, et le lieu tellement représentatif de ce que Madrid a à offrir de mieux en terme de gastronomie locale.

Le marché de San Anton, moins spectaculaire mais dans une ambiance plus authentique car un peu moins touristique, vous propose également d’excellents produits. Il se répartit sur 3 étages dont une avec une très belle terrasse extérieur.

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Je ne pourrais tout aborder dans cet article sans, j’en ai peur, vous perdre en cours de lecture. En même temps, je ne peux me résoudre à rédiger des articles très succincts, type: « que faire à Madrid en 3 jours sous forme de liste ». Je comprends tout à fait que l’on puisse rechercher ce type de documentation, qui va droit au but, mais je ne suis pas comme ça.

De fait, s’il y’a des questions plus « pragmatiques » que vous vous posez, comme une idée plus juste du budget ou comment organiser une découverte en un laps de temps défini, ou encore, si vous souhaitez ajouter des informations à cet article, je vous en prie n’hésitez pas, enrichissons nous de vos avis, de vos expériences, de vos questions.

Et bien entendu, si vous souhaitez simplement que l’équipe « ouonva » prépare ce séjour pour vous en y mettant le même soin que nous  avons mis pour le nôtre, vous savez où nous joindre, ne vous privez pas!

Vous l’aurez compris, j’ai adoré Madrid, c’est un tourbillon, une ville de passion, une ville de plusieurs vies. Il est impossible ici d’avoir envie de « rester chez soi » , la rue est un appel constant. On ne veut pas en perdre une miette, Madrid vous tient, Madrid vous prend, Madrid vous entraîne, Madrid vous traine, Madrid est un voyage, Madrid vous fait et vous défait.