On s’attend toujours à quelque chose lorsqu’on part pour une destination ultra connue. Ce sont les préjugés. Et même si l’ensemble des personnes à qui j’ai demandé leur avis sur Santorin m’ont dit que c’était bien, mon côté légèrement supérieur me faisait penser que je trouverais bien quelque chose à y redire au bout d’une semaine là-bas. N’importe quoi, tant que je peux flatter ma réputation de raleur condescendant. Eh bah en fait, rien. Nada. Que dalle. Santorin, c’est vraiment bien.

ouonva ou on va Santorin

Accueil, hospitalité : vous êtes bien en Grèce
ouonva ou on va SantorinMême si la période est calme (la vraie saison dans les Cyclades ne commence que fin juin), je m’attendais à des autochtones tellement blasés par 40 ans de tourisme que la soupe à la grimace la disputerait à l’agressivité. Premier constat, les Grecs (à Santorin tout du moins) ne font pas défaut à leur réputation légendaire d’hospitalité. Que ce soit moi ou les gens avec qui je voyageais, nous n’avons jamais eu de postures agressives ou de regard inquisiteurs. On nous a même parfois permis de faire de bonnes affaires. Le service dans les restaurants a été particulièrement efficace et courtois. Malgré la barrière de la langue, on nous mettait toujours à l’aise. C’était même parfois un peu trop, comme chez Dimitri à Vlychada. Le gars est adorable mais il en fait des caisses pour qu’on mette une bonne note à son restaurant sur TripAdvisor ! Cela dit, on s’est quand même bien marré.
Second constat, les habitants sont parfaitement bilingues, grec/anglais. Aucun problème pour trouver sa route ou demander un renseignement sur un plat. Nous avons même dû nous rendre à l’hôpital pour un enfant malade. Pareil, on cherche véritablement à rendre service. Sympa.

Coucher de soleil, épiphénomène de la beauté
Quand on a vécu dans un endroit paradisiaque (pour moi, l’île de la Réunion), on n’imagine pas ouonva ou on va Santorinque d’autres îles pourraient avoir le même effet : on ne s’en lasse pas ! Vous me direz, une semaine c’est court pour se lasser d’un endroit. Ici (enfin, là-bas, maintenant que je suis rentré…), le contraste le plus saisissant est l’architecture blanche des petites maisons traditionnelles et les tons basalte de la roche volcanique. Il suffit de voir Oia ou Fira pour comprendre que l’on peut avoir le souffle coupé lorsqu’on débarque de bateau au pied des falaises de lave et qu’on voit à leur sommet les petits chapelets blancs des maisons qu’on croit semblable à de la neige. Ce n’est pas pour rien que ces deux villages représentatifs sont les destinations privilégiées des voyages de noces. Par contre, il faut prévoir un budget conséquent : arrivé en haut, la vue se paye au prix fort dès lors que l’on se pose pour en profiter. Par exemple il faut compter 5€ la petite bouteille de Mythos (la bière grecque par excellence). Mais ça en vaut le détour. Et quand arrive l’heure du coucher de soleil, là ça vaut carrément le voyage ! Notre rituel pendant une semaine a donc été de prendre l’apéro tous les soirs sur le toit terrasse de notre location pour profiter du coucher de soleil. Mais ce n’est en vérité qu’un épiphénomène : la beauté du lieu se révèle in fine à chaque regard, dans la magie qui s’opère entre la présence humaine, son agriculture, son architecture, son histoire et la nature toute puissante, dont les forces endormies représentent néanmoins une menace, envisageable et envisagée. L’explosion du volcan que constitue l’archipel de Santorin il y 3500 ans a en même temps fait disparaitre la civilisation Minoenne. On dit même très sérieusement que l’Atlantide serait enfoui ici…

OUONVA ou on va Santorin

Douceur de vivre, 4G et souvlaki
On m’avait dit aussi que c’était une île de poissons. Certes la mer est à côté. J’ai pourtant bien plus apprécié les différentes manières de marier la viande et les légumes que le poisson. Il faut tenter le souvlaki de Black Angus du restaurant Lefkes de Finikia pour se rendre compte combien une brochette peut prendre une autre dimension dès lors que la viande est exceptionnelle et bien amenée. A tenter aussi, en plus du sempiternel Ouzo qui, pour un provençal, ne vaudra jamais un bon Casanis (enfin j’me comprends), le tsipouro du Domaine Sigalas, genre de marc de raisin extrêmement fin et aromatique, que nous avons dégusté dans ce même restaurant en apéritif mais qui peut allègrement accompagné la digestion en fin de repas. Il peut aussi s’appeler… raki, mais n’a rien à voir, dans la mesure où il n’est pas aromatisé à l’anis.

ouonva ou on va Santorin

Outre ces festivités culinaires, l’ile propose une excellente… couverture 4G ! Et comme nous sommes en Europe, la navigation cellulaire est comprise dans le forfait français depuis environ un an. En effet, dès lors que vous n’appelez pas en France quand vous êtes en déplacement en Europe, vous bénéficiez des mêmes avantages que si vous étiez sur le sol métropolitain. Quand on est en famille ou entre amis, on peut donc ne pas se soucier d’utiliser son téléphone pour s’appeler et même naviguer sur le net. C’est tout bête mais ça permet de se repérer grâce à la navigation GPS plus précisément, trouver le resto qui va bien, chercher la traduction d’un mot. Bref de quoi profiter un peu plus de la douceur de vivre à la grecque.

A voir/à faire :
– les plages de Vlychada, Kokkini et Kamariouonva ou on va Santorin
– la randonnée de Pyrgos Kallistis à Emporio
– le coucher de soleil et la déambulation dans Oia
– les sources chaudes de l’ilot central (pas fait mais tellement envie !)
Attention toutefois : privilégier la mi saison, mai/juin ou septembre/octobre si vous voulez être un peu tranquille. En avril il y avait déjà des flots de touristes chinois qui débarquent chaque jour. En pleine saison, ça doit être vite bondé… Et faites également très attention à vos effets personnels, même à l’hôtel ou dans une location. Dans les villages typiques, les maisonnettes sont collées les unes aux autres, on a donc accès très facilement aux terrasses des habitations. Nous avons vu par exemple régulièrement des amateurs de Parkour tenter des acrobaties sur les toits avoisinants. Mais j’ai surtout été victime d’un home-jacking, sans graves conséquences je vous rassure. Mais cela aurait pu gâcher irrémédiablement mes vacances et la teneur de cet article aurait autrement plus râleuse… Fermez donc vos portes la nuit même si vous dormez.

ouonva ou on va Santorin

2