MAHE

Jour J – jour 0. Le moment tant rêvé est arrivé. Gare TGV d’Avignon, on quitte le pays des cigales où comme le soleil, ça fait quelque temps qu’elles ont déserté et on file à l’anglaise. Une parenthèse pour nous deux, parenthèse d’entre deux saisons ou le printemps ne s’affirme pas encore et les giboulées sont fréquents.

En somme, de bonnes raisons de débouler tout schuss vers l’aéroport Charles de Gaule, escale et point d’envol. Migration des hirondelles aux Seychelles.

Ah quel doux nom sucré comme du miel, plein des promesses du paradis originel, des poussières d’îles dans un océan dont la couleur se mêle au ciel.

Paris aujourd’hui Victoria demain. 2 250 000 têtes dans ma capitale 27 000 la bas.

Jour 1

Dimanche, après 10 h de vol, 1 film chacun, dont le mien sous-titré en chinois, peut-être 2-3h de sommeil et les cervicales cassées, Mahe, here we are! À peine descendu sur le tarmac et c’est la chaleur qui vous enrobe complètement, pas moyen d’en réchapper, aucune volonté d’en sortir d’ailleurs, et ce soleil, 7:40 du matin est déjà écrasant.

L’attente est un peu longue jusqu’au check point des passeports et de la douane, puis sur le tapis défilent les bagages et c’est toujours le petit suspens, seront ils la? Nous les récupérons sans dommages.

Ce qui me frappe toujours, quelle que soit la destination, c’est d’abord les odeurs. Ici on est envahi par celle de la végétation omniprésente. Luxuriante. Puis vient l’odeur des gens, une odeur d’épice, le parfum sucré des femmes, vanille, violette, musc, cannelle, riche.

Les formes abruptes de l’île granitique me surprennent. Je ne m’attendais pas à un tel relief.

Nous récupérons la voiture de location via ALPHA RENT, 35€ par jour pour une catégorie A, une petite KIA prête à bondir sur l’unique route seychelloise, à rugir aussi dans des côtes qu’on n’aimerait pas monter à vélo et que nous avons gérer sans pouvoir passer la seconde.

Conduite à gauche, priorité à droite, routes étroites pour la plupart, sinueuses et raides en montagne, vitesses maximales autorisées selon les portions: 40,60 et un chouette 80km sur l’unique 2 fois 2 voies de l’île.

Solution écologique: quelques vaches se chargent de nettoyer les bas-côtés. Il y a des chiens morts d’ennui et cherchant pitance partout, les bagnoles des locaux garées souvent en vrac sur la route, trop peu large pour y aménager des stationnements. Du coup la prudence s’impose.

Dans notre cas la franchise de notre location est de 3600€ ce qui nous ôte toute envie de rouler comme à Marseille.

Pour ceux qui ne souhaitent pas tenter la découverte avec voiture de location, les bus stop sont partout, il suffit de s’armer de patience (30 à 60 mn d’attente pour le bus) et de quelques roupies (5 en principe). Les bus fonctionnent en général de 6:00 à 18:30 (heure à laquelle le soleil se couche).

Notre arrivée en Airbnb est un peu chaotique, notre hôte est injoignable et même si la route principale dessert toutes celles adjacentes, la signalisation sur Mahe est un vain mot, il n’y en a pour ainsi dire pas.  Nous tournons depuis bientôt 1/2 heure quand un local reconnaît enfin le nom de notre hôte, sauvés !

Nous avons réservé au sud-est de l’île dans l’Anse Royale, face à la petite mais néanmoins charmante plage de Fairyland.

Cette côte redevient belle et sauvage à partir d’Anse aux Pins, avant cela se succède zone industrielle et aéroport.

Après s’être accordé une petite sieste nous filons vers la petite plage romantique d’Anse Soleil. La plage est gratuite mais un restaurant « Chez Julien » en occupe l’accès et n’autorise son parking qu’à ceux qui consomment. La plage étant en contrebas d’une route (une de plus) à pic nous n’envisagions pas de la remonter à pieds. Du coup l’occasion de goûter un peu de la nourriture créole s’offre à nous. DiJo opte pour du requin avec du riz, et à y être je commande poisson et légumes accompagnés également de riz. Bon, le prix est cher payé dans cette petite paillote (450 roupies environ/15€ par personne) pour une cuisine assez insipide, selon mes goûts bien sûr, et surtout en comparaison d’une vraie cuisine locale goûtée plus tard dans notre périple. Le cadre est idyllique, 200 mètres de plage de sable fin, blanc, de la farine.

Du genre à ne pas tenir en place et ne disposant que de 2 jours pleins sur place, nous repartons de plus belle, décidés à faire le tour de l’île et de ses criques plus jolies les unes que les autres.

On en prend plein les yeux, promesses tenues, mais je pressens que le meilleur reste à venir sur les îles voisines et je recommande, pour mieux apprécier la plus vaste des îles, d’ajouter un jour de découverte, soit 3 complets sur un séjour de 12 nuits.

En soirée nous cherchons dans notre Anse Royale ces fameux take away, qui ont si bonne réputation et ma déception est grande de ne croiser que ceux offrant burger, pizza et ice cream, complétant la panoplie tuning et bling bling de la jeunesse américanisée de l’île.

Jour 2

En manque de rencontres locale et d’immersion nous traçons vers un lieu haut en couleur, l’agora des Seychellois, là où tout se discute, se négocie, se déploie, le marché de Victoria.

Dans la capitale pas véritablement de bars et de gens en terrasse, la petite population de Mahé vient faire ses affaires au marché. L’ambiance est dense et le lieu tout petit. Les odeurs se défient mais s’harmonisent entre poissons séchés, légumes et fruits tropicaux, et toujours le parfum sucré, épicé des habitantes coquettes de Mahé.

On traine, on aime ça. On s’imbibe de toute cette atmosphère, du reggae qui donne un air de Jamaïque, de la nonchalance qui berce les mouvements, du parler des Seychellois. De ce franglais-créole familier et lointain à la fois. On s’émerveille aussi de la mixité des populations, typé Afro, indien, métisse, mixité religieuse aussi comme en témoigne les lieux de culte variés de Mahé.

Et puis, comme plaisir et travail ne sont pas incompatibles on  décide de repérer pour nos futurs voyageurs quelques hébergements et d’apprécier en direct la qualité d’accueil des hôtes et des prestations qu’ils proposent. 3 correspondant à différents budget et mode de voyage ont retenu notre attention dont un dans la belle Baie de Beau Vallon.

Nous avons hésité avant de nous y rendre essayant en 2 jours de condenser notre expérience sur les parties les plus sauvages de l’ile, mais nous nous sommes vite rendu compte qu’à cette période de l’année (Mars) le terme « touristique » est loin de l’image de masse que le terme évoque.

La Baie est belle, grande, parfaite pour les téméraires qui commencent la journée ou la termine par un footing sur la plage. Parfaite également pour les familles, la baignade. Offrant quelques commodités non négligeables en termes de restauration, vie nocturne, parce qu’ailleurs dans l’île vers 18:00 c’est rideau!

Note: cet avis n’engage que nous mais une journée de plus pour découvrir l’intérieur du pays par la marche aurait été nécessaire. Côté hébergement et pension, le petit déjeuner peut suffire dans les lieux animés de l’île mais la demi-pension reste assez idéale pour profiter, sans stress de devoir ressortir le soir avec son auto sur des routes qui ne sont pas ou très peu éclairées de nuit.

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