La Havane se pavane, en 5 jours

Au sortir de l’aéroport… la douceur des 27 degrés cubains, la nonchalance des palmiers ne laissait rien présager de la course folle du taxi jaune qui allait s’engager jusqu’au cœur de la vielle Havane, finalement stoppée par les ruelles pavées annonçant les piétons como reyes y reinas de cette zone.

Après un voyage qui a commencé par le OuiGo en gare de TGV AVIGNON pour se poursuivre dans la grisaille et le froid de notre capitale, nous comptabilisons un bon nombre d’heures passées dans des transports en tout genre ce qui ne nous empêche pas, une fois notre casa particular repérée, de trépigner d’impatience a l’idée d’aller prendre le pouls de La Havane, au plus près de ses habitants, dans la Rue.

Nous vivons un enchantement coloré à chaque pas. La cité prend des allures impériales à mesure que nous nous éloignons de notre rue Habana, dont les façades sauvegardées laissent entrevoir des ruines qui nous rappelle les stigmates de Cracovie, en Pologne, avec qui je faisais connaissance pour la première fois en janvier.

Nous ne croisons pas de touristes en 5 jours dans notre quartier. Notre petit appartement est modeste, mais propre. Au retour de notre repérage, nous avons le sentiment de dormir dans un palace. Pas d’ascenseur dans ces hauts bâtiments dont nous gravissons avec un enthousiasme relatif selon les heures de la journée, les 4 étages. Un sytème de poulies pour remonter les lourdes courses. Un balcon pour observer, commenter la vie qui s’écoule tranquillement dans la fumée fantomatique d’un cigare et des discussions animées du soir.

Nous avons été accueillis ici avec un large sourire qui, lui, n’est pas de façade et quitte rarement le visage des cubains que nous croisons, sauf, peut-être quand nous parlons de politique.

Nous nous réveillons chaque matin au chant du coq, dans les aboiements des chiens, nous croirions presque être à la campagne, mais les klaxons, beaucoup moins mélodieux, nous rappelle que nous sommes dans une ville de 1 200 000 d’habitants.

Nos explorations de la ville nous conduisent de place en place, de la mer des Caraïbes aux ruelles parfois sordides de la Vielle ville, puis à celles pavés et bordées de riches édifices évoquant l’emprise coloniale espagnole du XVIIe siècle.

Sur nos chemins, des nuages de poussières dont le soleil fait de l’or me font oublier la noirceur de nos asphaltes. Nos heures s’écoulent sans violence à La Havane, une révolution douce de notre mode de vie occidentale.

Nous nous levons quand nous le voulons, nous lisons, nous jouons, nous dormons, nous discutons avec de nombreux cubains que nous croisons, et qui voient en nous des semblables et pas juste des porte-monnaie. Nous prenons le temps, à Cuba nous sommes riches de cela.

Nous sommes questionnés à notre tour, sur notre vie en France, notre job, notre salaire, enviés pour notre prétendue liberté, tandis que la leur me paraît plus grande encore.

Ici, pas d’asservissement à son téléphone portable, à ses mails, pas besoin d’un permis pour vendre ses fruits et légumes, le gâteau et le café du matin dans la rue, peu de racisme, l’école est gratuite de la primaire à l’université, les soins médicaux aussi. Heureusement que l’eau et l’électricité coûtent peu cher parce que l’enrichissement dans le coin n’est pas vraiment d’ordre matériel, le salaire moyen est d’environ 25 CUC par mois.

Et oui, il n’y a qu’un parti politique, nous, nous en avons plusieurs mais qui semblent appliquer la même.

Il est vrai, cependant, que leurs conditions de vie ne sont pas idylliques. En témoignent, les solar (grandes demeures de La Havane, majestueuses autrefois, décrépies aujourd’hui) dans lesquelles s’entassent des dizaines de familles cubaines dans des conditions loin de nos standards de confort et d’hygiène.

Une belle leçon de vivre ensemble, même si ce n’est pas forcément par choix. Quand s’entraider devient un moyen de survie, l’humanité reprend ses couleurs.

Est-ce la musique qui ponctue chaque heure de la journée, ou les rires qui éclatent de toutes parts, les générations soudées (de la plus vieille en train d’éplucher son ail au balcon à la plus jeune qui danse le reggaeton sauvagement dans la rue); le visage buriné par le soleil et ridé comme une feuille de tabac séché des vieux, l’uniforme d’écolier des plus jeunes, ou peut être, est-ce l’expression des émotions que nous réfrénons dans notre pays civilisé, qui rend ce pays libre et attachant, une des plus belles perles au collier de nos voyages.

FAQ- Havana pratique

Concernant les informations de type climat, décalage horaire, devise, à Cuba, je vous invite à consulter la fiche pays du site ici

Que mettre dans sa valise?

  1. Votre passeport valide à +6 mois après votre date de retour
  2. Votre carte de tourisme et assurance rapatriement obtenu préalablement
  3. Votre permis de conduire si vous prévoyez de louer une voiture sur place
  4. Un maillot de bain, indispensable! + serviettes de bain (type microfibre pour un gain de place et de poids)
  5. Palmes/ tuba
  6. Appareil photo, caméra étanche pour ramener les plus beaux souvenirs sous et sur l’eau + chargeur pour vos appareils électroniques
  7. 1 paire de tongs ou de sandales
  8. 1 paire de chaussures adaptées à la marche
  9. 1 bonne crème solaire avec un indice fort
  10. Des boules quiès pour ceux qui, comme moi, sont sensibles au bruit
  11. Les filles: tout ce qu’il faut pour l’hygiène intime (tampons, etc…), les Cubains manquent de tout!! (la majorité des supermarchés font la taille de petites épiceries)
  12. Médicaments de base type anti-inflammatoire, antibiotiques large spectre (à voir avec votre médecin avant départ)
  13. Des petits cadeaux pour vos hôtes, vous verrez, vous aurez beaucoup de plaisir à leur faire plaisir, ils sont adorables (idées cadeaux: stylos, cahiers, savons, vêtements, petits flacons d’huile d’olive, parfums, crèmes….)
  14. Vos lunettes de soleil, chapeau…
  15. 2 tenues pour faire la fête au pays de la salsa!

Havana, handi-ville ?

La ville est praticable, mais en fauteuil ça n’est pas évident de rouler sur les rues pavées, dont l’accès piéton et délimité par des plots difficilement contournables, à moins de pouvoir se lever ou de porter le fauteuil. Où dormir ? Pour ce point en particulier, n’hésitez pas à nous contacter, en effet, le choix de l’hébergement et du quartier ne sera pas le même selon que vous passiez 2 ou 5 jours sur place. Vos envies de visites et d’expériences seront aussi des paramètres vous orientant vers tel ou tel quartier. Notre bonne connaissance de la ville et de ses principaux points d’intérêts seront gages pour vous d’une expérience réussie! Que visiter? Nos incontournables!

La cathédrale San Cristobal ♥♥♥♥

Un des sites touristiques les plus populaires à faire à La Havane. Celle qu’on appelle également cathédrale de la Vierge Marie de l’Immaculée Conception a été construite par les Jésuites qui entamèrent son édification au milieu du 18e siècle pour remplacer l’ermitage qui était à cet emplacement. Elle est située dans un des quartiers les plus anciens de la vieille ville.

C’est surtout la façade qui retient l’attention, mais l’intérieur mérite aussi le coup d’oeil pour son autel et ses fresques, sa statue (copie) de la Virgen de la Caridad del Cobre, patronne de Cuba. Et c’est gratuit !

Le Castillo de la Real Fuerza 

À deux pas de la Place d’Armes se trouve le Château de la Real Fuerza, le symbole officiel de la capitale cubaine. C’est une forteresse militaire construite par les espagnols au 16e siècle pour protéger la ville des attaques maritimes, et notamment des pirates, très actifs à l’époque. Le gouverneur de Cuba y résidait également.

Le bâtiment, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO est facilement reconnaissable car il est surmonté d’une statue appelée la Giraldilla. La visite est intéressante non seulement pour son musée, mais également pour se promener dans les dédales de la forteresse aux murs épais, chargés d’histoire, et sa vue sur La Havane.

Vous le retrouverez comme symbole sur les bouteilles du rhum Havana Club.

Le Capitole ♥♥

Ce bâtiment se veut être une réplique du véritable Capitole à Washington; ancien siège du gouvernement cubain, c’est aujourd’hui l’Académie des sciences de l’île qui y siège. On peut y admirer une gigantesque statue représentant la République, c’est la troisième plus grande du monde après le Bouddha d’Or au Japon et la statue de Lincoln aux Etats-Unis. Pour un tour en ville (que je recommande fortement) en vieille décapotable américaine, ça se passe en face du Capitole.

La Calle Obispo ♥♥

Une rue, certes très touristique, mais des plus pittoresques de la vieille ville qui doit son nom au fait que l’évêque de la Havane y habitait. C’est certainement la rue la plus commerçante de la vieille ville présentant plusieurs librairies, boutiques, galeries etc.. (elle concentre surement à elle seule, tous les magasins du pays !)

On y trouve un office de tourisme, un centre téléphonique, et un kiosque de change. C’est une rue agréable à parcourir mais sachez qu’elle ne représente pas du tout la réalité du pays, sa pauvreté.

Le Paseo de Martí ♥♥

… Ou Paseo de Prado est une avenue d’environ 1 kilomètre de long, ralliant le Parque de la Fraternidad jusqu’au Malecón (en bord de mer) et attirant touristes, badauds, locaux. Elle se divise en 3 parties que sont la Promenade, le parc central et l’Esplanade du Capitole. Venez découvrir cette ambiance singulière, admirez les statues en bronze, faites une pause sur les bancs de pierre, faites aussi un tour au marché aux puces avec tous ces vendeurs ambulants qui vous proposent des tableaux.

Le Museo de Arte Religioso et la Iglesia de San Francisco de Asís ♥♥♥

L’Église et le Monastère de San Francisco de Asís) se trouvent au sud de la Place de San Francisco de Asis à La Vieille Havane, à Cuba.

L’église a été construite en 1608, mais elle a été reconstruite en style baroque entre 1719 et 1738. Actuellement, la Basílica Menor del Convento a été transformée en salle de concerts grâce à son acoustique excellente. L’église et le couvent hébergent le Musée d’Art Religieux qui montre diverses peintures, des objets en argent, des sculptures et des pièces en céramique de caractère religieux et de pièces archéologiques. Certaines des pièces datent de la fin du XVIIe siècle.

L’église dispose d’un beau jardin en honneur à la Mère Thérèse de Calcutta où l’on montre des sculptures d’artistes contemporains.

Un très bel ensemble.

Entrée 2 CUC sans guide, 3 CUC en visite guidée.

Le callejon de Hamel ♥

Cette petite rue de 200 mètres se situe dans le quartier de Cayo Hueso, au cœur de La Havane. Les gens y viennent pour ses couleurs, ses symboles religieux, ses poèmes et ses légendes.

Elle est synonyme de l’art de rue à La Havane mais aussi de son amour pour la culture afro-cubaine. J’avoue tout de même avoir été déçue par la tentative « d’arnaque » de notre guide improvisé qui fait « ami-ami » avec vous puis vous tend « sa facture »… Je n’ai pas non plus aimé le côté « attrape touristes » des lieux mais ne vous arrêtez pas à cela, faites-vous votre propre opinion ! De toutes façons, rien que pour la vivacité des couleurs, le site est inspirant.

Pour les fan du Che!

Visitez le Musée de la Révolution qui relate la révolution cubaine de 1959 menée par Fidel Castro et Ernesto Che Guevara.

Où bien manger ? 

Voilà une question importante parce que Cuba en matière de gastronomie c’est pas la panacée. Pour les amateurs de langouste en revanche, il y’a de quoi se régaler pour pas  cher.

Esto no es un cafe

Une ambiance canon, une excellente nourriture, généreuse avec des produits frais, pour un prix raisonnable, beaucoup d’attente cependant (20-30 mn) et une armée de rabatteurs a l’entrée et d’artistes de rue en tous genre demandant chacun la piécette, ce qui peut faire rapidement monter l’addition si l’on n’y prend garde!

Nous y avons pris pas moins de 3 repas entourés de félins qui ne font jamais chat-bbat et attendent avec patience que quelque chose s’échappe de notre assiette.

Callejon Del Chorro 58A,Plaza de la Catedral, 10100 La Habana

Màs Havana

Ici, il faut gouter les bolitas de queso et l’agneau à la cannelle dans une atmosphère conviviale et un staff aux petits soins!

Calle Habana,308 E San Juan de Dios ST and O’reilly, St La Havane

El Del Frente

Une excellente adresse à la Havane, dans un petite rue en plein centre de la vieille ville. On y vient pour ses mojitos à tomber, son rooftop pour profiter des fins de journée, son ambiance jeune et décontractée, et son excellente carte.

303 O’reilly, St La Havane

Où trouver du Wifi? (parce que quand même décrocher comme ça c’est brutal!!!)

Il y a trois manières de se connecter à Cuba :

  • Aller dans un hôtel et payer une connexion filaire 4,5 CUC/h au business center à cet hôtel
  • Acheter une carte Wifi 1,5CUC/h chez ETECSA et se connecter aux bornes Wifi ETECSA (hostpots gouvernementaux disponibles dans certains hôtels et places publiques)
  • Trouver un « Internet dealer » dans la rue

Pour acheter votre carte ETECSA rendez-vous à un centre éponyme :

A Habana Vieja (vieille Havane), le centre ETECSA se trouve au numéro 406 Calle Habana, à l’intersection avec la rue Obispo.

Prenez votre mal en patience (ou un bon bouquin), il y’a souvent la queue! Il existe 2 types de cartes :

  • Tarjeta Internet 1 hora (carte Internet d’une heure) à 1,5 CUC
  • Tarjeta Internet 5 horas (carte internet de 5 heures) à 7,5 CUC 

Connectez-vous à un wifi ETECSA. Pour repérer les spots où se connecter : Une bonne manière est de regarder les locaux. S’il y en a 2 qui ont les yeux rivés sur leurs smartphones, c’est qu’il y a un hotspot (ou un dealer) pas très loin.

Bon plan: Nous nous sommes parfois aventurés dans le lobby de certains hôtels pour une connexion plus rapide et la clim’ en bonus!

Une page s’ouvrira pour vous demander le login & mot de passe. 

Vous n’êtes pas obligé d’utiliser les 5h d’un coup. Vous avez 30 jours pour les utiliser à partir de la 1ère utilisation. Cette carte Wifi fonctionne partout à Cuba.

Un conseil à ceux qui veulent parcourir Cuba en autotour : téléchargez le plan de Cuba sur Maps.me avant de venir à Cuba pour pouvoir le consulter en offline.

L’utilisation de téléphones portables est de plus en plus populaire mais les cabines téléphoniques sont nombreuses et peu chères.

N’hésitez pas à acheter également, au bureau ETECSA, une carte téléphonique pour des appels nationaux, à 10 CUP (moneda national) – pour appeler, le cas échéant, vos casas particulares (à 5 centimes/minute, 10 centimes si on appelle une autre ville). Attention, il faut avoir de la monnaie nationale, donc pensez à échanger au préalable une vingtaine de CUC en CUP. Pour appeler depuis une cabine téléphonique (bleue), composez le 166. On entre le code de sa carte téléphone suivi d’un #. Ensuite, entrez le numéro de votre interlocuteur suivi d’un # Gardez vos cartes ETECSA jusqu’à la fin, il y a un Wifi ETECSA à l’aéroport de la Havane, vous pourrez vous connecter en attendant votre avion.

Les petites arnaques, et autres « attrapes- touristes » à éviter….

Se faire duper, oui, mais avec le sourire! Vous êtes bien à Cuba!

Le coup classique? Un couple sympa, parlant Français vous aborde comme ça, mine de rien, et vous (où plutôt moi), qui êtes (une fois n’est pas coutume;), en pleine ouverture sur l’Autre, avide de rencontres et d’expériences locales vous retrouvez tout à coup à acheter des cigares qui n’ont de cubain que le nom ou à payer una cuenta  exorbitante pour le niveau de vie locale dans un bar à 2h du mat’… Pas de doute, vous avez suivi des jinteros !

Un conseil? Fiez vous à votre instinct, renseignez vous toujours auprès de vos hôtes et méfiez vous de ceux qui viennent spontanément vers vous et s’improvisent parfois guides locaux. 

A venir, la suite de notre road trip dans la superbe région des plantations de tabac, Vinales, et toutes les astuces et bons plans excursions pour un séjour réussie dans la vallée des mogotes…

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